DIMANCHE 8 JUIN – 18H00
Une proposition de Sol Suffern-Quirno & Rudolf Di Stefano, autour de leurs films.
Avec Alain Badiou, philosophe, Judith Balso, co-fondatrice de l'École des Actes et Demine Traoré, ouvrière.
Comment dans le travail se tenir grâce à une pensée subjective, c’est-à-dire qui ne fasse pas l’impasse sur les affects ? Comment, de l’intérieur d’une pratique, penser de manière sensible ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce que l’on est prêt à faire ou ne pas faire ?
Certain·es ouvrier·ères se dotent de ce type d’intelligence, certain·es cinéastes en font de même. Ils et elles inventent les uns et les autres, dans leur domaine respectif, les moyens de comprendre ce qu’ils et elles font et le rythme adéquat nécessaire pour produire quelque chose. En somme, ouvrier·ères et cinéastes élaborent des méthodes affirmatives capables de plier pour un temps, le temps à leur rythme.
L’éclairage précieux du philosophe Alain Badiou mettra en lumière lors de cette séance l’urgence non pas de se libérer du travail, mais de libérer le travail, c’est-à-dire de le révolutionner.
Jusqu’au bout, des cinéastes comme Bresson, Godard, Straub et Huillet nous ont prouvé que face à la structure aliénante de l’industrie du cinéma, il est possible d’accorder les moyens de productions cinématographiques à nos désirs. Chaque film devient alors la base matérielle d’une émancipation, où travail manuel et travail intellectuel, travail d’exécution et travail de conception ne sont plus traités séparément.