SAMEDI 7 JUIN – 16H00 en présence du cinéaste
Comment saisir le momentum d’une séquence de mouvement et traduire l’écriture chorégraphique dans la temporalité elliptique du cinéma ? S’il faut “porter un chaos en soi pour mettre au monde une étoile dansante”, comment faire de l’image cinématographique une entité chaotique à même de porter l’intensité de la danse ? Thierry De Mey explore la complexité de ces questions en analysant les extraits de ses propres réalisations filmiques.
ROSAS DANST ROSAS est l’adaptation cinématographique du spectacle du même nom datant de 1983. La chorégraphie culte a été filmée dans le premier bâtiment Bauhaus de Belgique, mettant en scène pour le film plusieurs quatuors de danseuses. Cette pièce impose une certaine «féminité» gestuelle radicale qui ne cesse de fasciner les audiences depuis sa création il y a 40 ans.
Des capteurs posés sur les danseurs de la Compagnie Trisha Brown permet de matérialiser leurs mouvements en une sculpture. Les technologies de captation du geste permettent de superposer à l’image des aspects inattendus de ces chorégraphies emblématiques (SET AND RESET, OPALE LOOP…) comme les lignes de forces de l’espace – rendues visibles - entre les interprètes.
Cette pièce emblématique de la capture du geste et de la musique électronique est une des plus jouée de ce répertoire : le percussionniste Jean Geofroy y déploie ses talents de performer rythmique et calligraphique. « Il faut avoir un chaos à l’intérieur de soi, pour générer une étoile dansante » sert de leitmotiv.
À partir du poème chorégraphique pour orchestre de Maurice Ravel, Thomas Hauert réalise une composition abstraite dans laquelle l’interpénétration et l’espace mental entre les interprètes sont vécus comme une volée d’oiseaux qui déchaîne la complexité de ses figures, sans chef d’orchestre et sans plan préétabli.