Thierry De Mey #2 - "Genius Loci", la magie du lieu

DIMANCHE 8 JUIN – 16H00 en présence du cinéaste

BILLETTERIE

Le choix du lieu de tournage est le moment crucial où se coupe le cordon ombilical entre la scène et la chorégraphie, dans l’espoir de créer un film qui a sa logique et sa poétique propre. Le flanc d’une paroi des Alpes slovènes, les mines de sel catalanes, une ville sicilienne ravagée par un tremblement de terre, l’ancienne mer d’Aral au Kazakhstan… Autant de lieux mis en scène par Thierry De Mey, qui déplie pour nous les enjeux de la localisation des films de danse en s’appuyant sur les extraits de ses réalisations filmiques.

'On sait désormais que l'œuvre d'Anne Teresa De Keersmaeker se caractérise par les rapports étroits qui lient l'écriture chorégraphique à la composition musicale. Créée en 1982, la danse, minimale et répétitive, est une remarquable incarnation de la musique de Steve Reich. Remarquables également, l'interprétation, toute d'énergie et de virtuosité et la lecture que fait Thierry De Mey de cette pièce, notamment quand elle quitte la scène pour se confronter au sol sablonneux.' (IF catalogue Vidéodanse)

Sans doute un des premiers « road movie » de danse : dans un périple qui les mènent des terrils de charbon à Charleroi aux mines de sel éblouissantes de Catalogne en passant par une déchèterie de tuiles rouge en Provence, les danseur·euses s’enivrent d’amour et de lumière sur les plus belles sonates de Scarlatti …

Œuvre cinématographique féerique à l’onirisme enveloppant, MA MÈRE L'OYE met en scène près d’une cinquantaine de danseur·euses et chorégraphes dans l’univers fantasmatique des forêts de Bruxelles et de Salzbourg. Tous·tes y interprètent de façon sensible et inattendue une créature mythologique, un personnage de conte, un avatar personnel où l’indicible individuel s’offre plus aisément à la caméra.

Un couple de danseur·euses s'échangent alternativement les rôles du faune et de la nymphe sur la sublime partition de Debussy, alors que l’horizon blanc de la Mer d'Aral en voie de disparition les submerge.

Iztok Kovacz fait subir un basculement de 90° à la pesanteur en demandant à ses interprètes de danser suspendus à des câbles d’alpiniste à flanc d’un mur des Alpes Slovènes.

En 1968, le plasticien de « land Art » Alberto Burri recouvre d’une chape de béton blanc les décombres de la petite ville sicilienne ravagée par un tremblement de terre : « Il grande Cretto »; véritable labyrinthe où nous entrainent les danseur·eruses, évoquant la mémoire des disparus sur des musiques traditionnelles et une composition originale de Thierry De Mey .