Au lit, Chantal Akerman d'abord assise immobile, puis lorsque la caméra repasse, en train de manger une pomme. Il s'agit autant d'un autoportrait mystérieux de la cinéaste en son lieu de prédilection que l'équivalent, pour son cinéma, d'une nature morte : rassembler ses motifs "mobilliers" en une description répétitive pour mieux en disposer par la suite.
"Construire une maison, cultiver la terre, fabriquer des voitures, nettoyer tous les jours la merde des vaches, c'est du travail. Penser, organiser, écrire, communiquer, aussi. Le montage cinéma est un travail que je n'aime pas exécuter. Ne pas faire de montage, c'est un travail. On peut toujours trouver une façon plus compliquée de faire son travail, de manière à y passer plus de temps. Mon travail n'est jamais terminé."